Création d'entreprise | le 11 juillet 2023

Entreprendre dans l’artisanat, un choix judicieux

Première entreprise de France, l’artisanat couvre un large panel de métiers : répartis en 4 grandes familles, il n’y a pas moins de 250 métiers différents, allant des plus traditionnels (boucherie, menuiserie…) aux plus technologiques (son, micro-électronique).

Nombreux métiers sont indispensables à la société et recrutent constamment — ce qui constitue une voie attractive, accessible, via l’apprentissage ou par reconversion professionnelle.

Que sont les métiers d’artisanat ?

Qu’est-ce que l’artisanat ?

Selon l’INSEE, « l’artisanat regroupe les personnes physiques ou morales qui n’emploient pas plus de 10 salariés et qui exercent, à titre principal ou secondaire, une activité professionnelle indépendante de production, de transformation, de réparation ou de prestation de services, relevant de l’artisanat et figurant sur une liste établie par décret en Conseil d’État. »[1]

Ainsi, bien que l’artisanat sous-entende, dans l’imaginaire collectif, une activité manuelle attachée aux métiers traditionnels, la réalité est toute autre, puisqu’un chauffeur VTC, un contrôleur technique automobile ou encore, un ambulancier figurent également dans la liste officielle de l’État.

Quels sont les secteurs de l’artisanat ?

À l’origine de 510 activités différentes, les 250 métiers de l’artisanat sont répartis en 4 grands secteurs (importance en pourcentage) :

  • L’alimentation (11 %) : boulangerie-pâtisserie, fabrication de glaces et sorbets, fabrication de produits laitiers, transformation de viande, charcuterie, conservation et transformation de fruits et légumes… ;
  • La production (12 %) : fabrication d’articles textiles, de sport, de jeux, de jouets, d’instruments médicaux, d’optique, d’instruments de musique, de matériel agricole, d’articles d’horlogerie, de meubles, taxidermie, récupération… ;
  • Les services (36 %) : ambulances, coiffure, compositions florales, contrôle technique, déménagement, décoration, soins de beauté, taxis et voitures de remise, réparation automobile, ramonage…
  • Le bâtiment (40 %) : aménagement, agencement et finition, couverture, maçonnerie, menuiserie, serrurerie, orpaillage, préparation des sites et terrassement, travaux sous-marins de forage, travaux d’installation électrique et d’isolation… ;

Bon à savoir : les experts des agences La Compagnie des Toits sont des artisans, conformément à la définition de l’INSEE.

Quelles sont les opportunités du secteur ?

Un secteur dynamique qui ne connaît pas la crise

Selon le dernier baromètre de l’Institut Supérieur des Métiers (ISM), le quart du 1 million d’entreprises créées en 2021, s’est effectué dans l’artisanat : une hausse record de 13 % par rapport à 2019, avant la crise de la covid-19.

Pour Dominique Métayer, le président de l’organisation patronale U2P (Union des entreprises de proximité), « non seulement la création d’entreprises artisanales n’a pas baissé, au cours de la crise sanitaire, mais elle est extrêmement dynamique. Contrairement à certaines idées reçues, l’artisanat est un secteur où l’on entreprend plus qu’ailleurs, où l’on prend des risques »[2].

Une activité à forte implication

À l’image de toute initiative où vous êtes le seul maître à bord, entreprendre dans l’artisanat vous fait endosser des responsabilités, mais est aussi source de stress. En effet, la bonne santé de votre entreprise implique d’assumer seul l’ensemble de ses fonctions — à savoir, produire, vendre, communiquer, gérer, manager, etc. Sans oublier les imprévus inhérents à toute activité professionnelle. Un artisan, comme tout chef d’entreprise, doit parvenir à maintenir l’équilibre entre la performance et le bien-être. Parmi les clés d’une certaine sérénité, il y a le fait d’accepter d’être vulnérable, d’apprendre à gérer son stress et de faire preuve d’autocompassion.

Au-delà de la dimension psychologique de cette entreprise, l’une des particularités des métiers de l’artisanat est son investissement physique. Certaines activités, notamment dans le bâtiment, impliquent le port de charges lourdes et le travail en extérieur en toutes saisons, générant ainsi des risques, qu’il faut bien savoir évaluer, avant de se lancer pour mieux s’y préparer (troubles musculosquelettiques, risques électriques, risques de chute, risques de coupure ou de brûlure avec les outils…).

Comme toute entreprise, l’activité artisanale réclame une grosse implication personnelle, pour rester en phase avec les nouveautés et faire évoluer son métier. Il s’agit donc de bien gérer l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Avec, en récompense, la satisfaction d’être le premier bénéficiaire du fruit de son travail !

Comment entreprendre dans l’artisanat ?

Des métiers accessibles via l’apprentissage

Les métiers de l’artisanat peuvent s’appréhender, dès le plus jeune âge, par la voie de l’apprentissage : âgé de 16 à 29 ans, un apprenti alterne une formation pratique, en entreprise et une formation théorique, dans un Centre de formation d’apprentis (CFA). Cela suppose simplement de trouver une entreprise d’accueil et une place en CFA, pour signer un contrat d’apprentissage. À noter que le statut d’apprenti ne sera entériné, qu’après avoir été reconnu apte à l’exercice du métier, via une visite médicale d’embauche.

L’entrée en apprentissage peut s’opérer au-delà des 29 ans dans certains cas — notamment pour les personnes ayant un projet de création ou de reprise d’entreprise, suite à une rupture de contrat pour une raison indépendante de l’apprenti.

Des métiers accessibles via la reconversion

Si l’attrait des métiers de l’artisanat arrive plus tardivement, il est toujours possible d’y entrer par la voie de la reconversion professionnelle. Avec la crise sanitaire, de nombreux cadres et ingénieurs, ont éprouvé le besoin de changer de métier : « la plupart cherchent à être en contact direct avec la matière et se lancent dans les métiers du bois, l’ébénisterie, la boucherie, la pâtisserie… » souligne Élisabeth Detry, présidente de la CMA Île-de-France.[3]

Autre observation des tendances actuelles, « les femmes se reconvertissent plutôt dans les métiers de l’artisanat d’art […] Nous en voyons aussi se reconvertir dans d’autres secteurs, comme le bâtiment. Catherine Guerniou a, par exemple, créé une entreprise de fabrication et de pose de fenêtres, dans le Val-de-Marne », précise encore la spécialiste. Depuis 30 ans, la part des femmes chefs d’entreprise et des apprenties est passée de 11 %, en 1984 à 23 %, aujourd’hui, notamment dans les métiers traditionnellement réservés aux hommes. Une évolution significative, qui démontre que l’artisanat n’est pas réservé aux hommes !


[1] Citation : https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1137

[2] Citation : https://www.lesechos.fr/economie-france/social/record-de-creations-dentreprises-dans-lartisanat-en-2021-1413792

[3] Citation : https://www.studyrama.com/pro/emploi/outplacement-reconversion/comment-se-reconvertir-dans-les-metiers-de-l-artisanat-22298.html

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