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Est-ce possible de créer son entreprise en étant salarié ?
Au-delà de certaines interdictions légales (professions rattachées à un Ordre, clause d’exclusivité ou de non-concurrence, obligation de loyauté), la démarche est même encouragée par le gouvernement à travers diverses mesures concrètes.
Les interdictions au cumul du statut de salarié et de créateur d’entreprise
Les professionnels rattachés à un Ordre
Un ordre professionnel est un organe représentatif des professionnels libéraux, qui régit et encadre l’exercice de l’activité. À noter que si un syndicat défend un individu et ses intérêts, l’ordre défend la profession tout entière. En France, il intervient dans trois catégories de professions : le judiciaire et juridique, la santé et le domaine technique.
Dans le détail, il existe 16 ordres professionnels : médecins, pharmaciens, infirmiers, experts-comptables, masseurs-kinésithérapeutes, sage-femmes, chirurgiens-dentistes, pédicures-podologues, géomètres-experts, vétérinaires, avocats de Paris, huissiers de justice, architectes, avocats au Conseil d’État et à la cour de cassation, ainsi que le Conseil national des Barreaux et le conseil supérieur du notariat.
Tous les professionnels rattachés à un Ordre, ainsi que les fonctionnaires, ont l’interdiction de cumuler une activité salariée avec une création d’entreprise.
La présence d’une clause d’exclusivité
Au-delà de ces métiers bien spécifiques, d’autres interdictions à la bi-activité peuvent intervenir, notamment avec la mention d’une clause d’exclusivité dans votre contrat de travail. Traditionnellement, cette clause vise à vous empêcher de mener une autre activité professionnelle parallèlement à votre activité salariée.
Toutefois, sachez qu’il est parfois possible de négocier son retrait avec son employeur. Dans la mesure où vous ne portez pas atteinte aux intérêts de l’entreprise, il est possible de retirer la clause d’exclusivité de votre contrat de travail, pour une durée d’un an maximum. Ainsi, cette interdiction de bi-activité peut être levée, si vous ne détournez pas la clientèle de l’entreprise, si vous ne débauchez pas ses salariés ou si vous ne travaillez pas à la création de cette nouvelle activité pendant vos heures de travail.
La présence d’une clause de non-concurrence
Le contrat de travail peut également prévoir une clause de non-concurrence, interdisant à un salarié de développer une création d’entreprise en parallèle, voire après son départ de l’entreprise. Limitée dans l’espace et le temps, elle cible spécifiquement le développement d’une activité similaire à l’activité salariée.
Par exemple, un informaticien soumis à une clause de non-concurrence, dans sa société, ne peut pas créer une entreprise de maintenance informatique, mais il pourra parfaitement créer sa propre boulangerie.
L’obligation de loyauté envers l’employeur
Même sans mentions spécifiques sur le contrat de travail (clause d’exclusivité ou clause de non-concurrence), tout salarié-entrepreneur est tenu à une obligation de loyauté vis-à-vis de son employeur. Dès lors, vous êtes tenu d’exécuter vos missions en toute bonne foi et de ne pas nuire volontairement à son activité : tout manquement sera considéré comme une faute professionnelle.
Une démarche loyale implique de prévenir votre employeur de votre volonté de concilier votre activité salariée, avec une création d’entreprise…
Les mesures favorables à la bi-activité
Le congé pour création ou reprise d’entreprise
Il est parfois difficile de concilier une activité d’indépendant, avec une activité salariée. Heureusement, il existe un dispositif pour les salariés du privé, ayant plus de 2 ans d’ancienneté : le congé partiel pour création d’entreprise. Dans ce cas-là, il faut en informer l’employeur, au moins deux mois avant, par le biais d’une lettre recommandée avec accusé-réception ou en mains propres.
Le courrier précise la date souhaitée pour la mise en place du congé et sa durée (un an maximum, renouvelable une fois). La lettre doit également préciser et détailler l’activité de la nouvelle entreprise.
Au cours de cette période, le salarié ne perçoit pas de salaires, mais son contrat n’est pas rompu, il est juste suspendu.
Le passage à temps partiel
Un salarié-entrepreneur peut aussi demander de réduire son temps de travail, afin de dégager du temps pour développer son projet. Les conditions sont les mêmes que celles nécessaires pour obtenir le congé pour création d’entreprise.
Avec un simple avenant au contrat de travail, il est possible de conserver pendant un an (renouvelable une fois) du statut de salarié, d’un salaire au prorata du nombre d’heures effectuées, de la couverture santé complémentaire, de l’allocation chômage (au besoin), du droit à la retraite et de l’ancienneté dans l’entreprise.
L’exonération de charges sociales
Un salarié en bi-activité peut bénéficier d’une exonération des charges sociales, tout au long de la première année d’activité de son entreprise. Plus spécifiquement, l’exonération concerne l’assurance maladie-maternité, la retraite de base et les allocations familiales.
Pour en profiter, le salarié-entrepreneur doit réunir 3 conditions : avoir travaillé au moins 910 heures au cours de l’année passée, en tant que salarié, effectuer 455 h au cours de l’année qui suit la création de l’entreprise et ne pas avoir un revenu supérieur à 120 % du SMIC au cours de la première année d’activité de votre entreprise.
Les aides financières
La création d’entreprise est soutenue par différentes aides financières, accessibles aux salariés en activité. Certaines prennent la forme d’aides sociales, comme l’exonération d’impôt sur le revenu, d’autres soutiennent la création, par des solutions de financement avantageuses.
Elles peuvent être déployées par l’État et les collectivités territoriales, comme par d’autres organismes, comme Pôle Emploi, ADIE (Association pour le Droit à l’Initiative Économique), etc. Si les modalités et conditions changent régulièrement, il demeure toujours des solutions d’accompagnement pour soutenir la bi-activité ou tout simplement la création d’entreprise. Prenez quelques minutes pour découvrir les aides financières disponibles, pour soutenir votre envie d’entreprendre !