Franchise | le 26 décembre 2023

Quelles sont les franchises industrielles ?

La franchise est un commerce en réseau, qui peut être de trois natures différentes : la franchise de distribution vend un bien ou un ensemble de biens, mis à disposition par le franchiseur (qui est le producteur, l’exportateur exclusif ou le diffuseur) ; la franchise de service, la plus répandue, consiste à transmettre une expertise, une méthode de travail éprouvée et la notoriété d’une marque ; enfin, la franchise industrielle, plus confidentielle, qui nous intéresse aujourd’hui.

Présentation de leur caractère unique, de leur fonctionnement et reprise de quelques exemples emblématiques, en France, reposant sur ce principe.

La franchise industrielle ou franchise de production

Le fonctionnement d’une franchise industrielle 

Contrairement aux autres types de franchises, la franchise industrielle implique la fabrication des produits vendus. Le franchiseur transmet une technologie ou un procédé industriel exclusif, pour y parvenir et vendre sous sa marque.

Pour satisfaire cet objectif, il décide de franchiser, contre des redevances, soit :

  • Ses moyens de production
  • Ses canaux de distribution
  • Son savoir-faire de gestion et de finance

La franchise industrielle est traditionnellement utilisée pour soutenir le développement d’une entreprise à l’international. À l’image du groupe Yoplait, qui s’est tissé un réseau de partenaires franchisés, dans les années 70.

Les vertus de ce modèle économique

Selon Julien Souffi, expert franchise chez Franchise Board, « la franchise permet d’utiliser le financement d’une entreprise partenaire, pour développer son concept. Lorsque les investissements industriels sont significatifs, il est pertinent de faire en sorte qu’ils soient portés par un franchisé, avec un partage équitable de la valeur à la clé ».[1]

Ce fonctionnement permet de tirer immédiatement parti d’une innovation, amortissant ainsi plus rapidement les frais de recherche et développement. Dans le cadre d’une expansion territoriale, cela permet de mieux appréhender les spécificités locales (comme la législation, par exemple).

Enfin, cette approche rassure aussi les marchés et les potentiels investisseurs et partenaires, au moment d’une introduction sur les marchés financiers ou lors d’une levée de fonds.

Le principal frein à son déploiement

Si la franchise industrielle permet de croître, en partageant les risques et de rentabiliser rapidement son savoir-faire, pourquoi ne représente-t-elle que 1 à 2 % des franchises créées ? Le principal frein à son développement peut venir d’un ticket d’entrée plus conséquent que les modèles de distribution ou de service.

Il persiste également une frilosité culturelle à se lancer en franchise industrielle, pour les entreprises ayant déjà des canaux de distribution et ne souhaitant pas particulièrement diffuser leur savoir-faire, par crainte de fuites ou de détournements.

Des exemples de franchises industrielles

Le modèle économique de Coca-Cola

Conçue par un préparateur pharmacien, en 1886, la célèbre boisson est rachetée en 1892 par un homme d’affaires, Asa Griggs Candler, pour la somme de 2 300 $. À la fin de cette décennie, elle devient déjà l’un des breuvages les plus populaires d’Amérique.

Très vite, la société s’organise en franchise industrielle : en effet, Candler accepte de vendre une première licence, pour un dollar, dès l’été 1899. À la suite de la première usine d’embouteillage, créée à Chattanooga, de nombreuses autres ont émergé.

Aujourd’hui, le développement de Coca-Cola repose sur une stratégie de distribution singulière, selon une approche hybride, entre chaîne et franchise. En effet, au fil des années, la société a tissé un réseau de partenaires d’embouteillage indépendants, qui est autorisé à préparer, conditionner, distribuer et vendre les boissons de la marque sur un territoire défini. En échange, Coca-Cola soutient financièrement les dépenses de promotions et marketing. À long terme, la société diminue progressivement sa participation, tout en conservant une participation mineure, pour asseoir son contrôle et la coopération du partenaire.

Autrement dit, à court terme, Coca-Cola tisse un partenariat proche d’une chaîne d’entreprises d’embouteillage, tandis qu’à long terme, la collaboration se transforme en franchise industrielle.

Le modèle hybride des boulangeries Ange

En 2008, la première boulangerie Ange ouvre ses portes à Miramas, dans les Bouches-du-Rhône. En respectant les exigences du décret du 2 avril 1998, la marque peut revendiquer son appellation « artisan-boulanger », car elle réalise la fermentation, la mise en forme et la cuisson du pain sur place.

En conjuguant les techniques artisanales et la force de frappe de l’industrie, la franchise ainsi créée compte aujourd’hui 235 magasins dans toute la France. En 2018, l’aventure goûte à l’international, direction l’Amérique ! À Québec, le succès est immédiat.   

Pour Rose-Marie Moins, porte-parole de la Fédération Française de la Franchise (FFF), « par leur modèle hybride, une partie de la production fabriquée sur place, l’autre non, ils se sont tout de suite démarqués des chaînes comme Paul, La Mie Câline ou autres Brioche Dorée, qui font de la décongélation ».[2] Pour soutenir sa croissance, Ange a même lancé ses propres Centres de Formation en Apprentissage (CFA), en 2021, afin de bénéficier d’apprentis formés au métier, qu’elle peine à trouver.

Le modèle pionnier d’Yprema dans l’industrie

Créée en 1989, Yprema est une entreprise spécialisée dans le recyclage des matériaux de déconstruction du BTP. L’activité a enregistré une belle opportunité de croissance, avec l’application d’une directive européenne de 2008, qui a obligé le secteur à recycler au moins 70 % de ses déchets d’ici 2020.

Mais comment financer le développement rapide nécessaire, pour répondre à ces nouvelles exigences ? En 2013, Yprema choisit alors la franchise industrielle, vendant sa marque, son savoir-faire et une assistance technique, à des entrepreneurs indépendants. La société prend alors le temps de formaliser ses compétences, de rédiger les contrats et de définir le franchisé idéal, avant de se lancer activement dans ce partenariat gagnant-gagnant.

Plus récemment, La Compagnie des Toits, créée en 2014, s’est aussi lancée en franchise, en 2020. Aujourd’hui, elle transmet son savoir-faire, de gestion et de finance, à des entrepreneurs motivés, aux profils variés. En l’espace de 3 ans, elle a d’ores et déjà accueilli 15 franchisés. Pourquoi pas vous ?


[1] Citation https://franchise.lexpress.fr/articles/franchise-industrielle-le-nouvel-eldorado/

[2] Citation : https://start.lesechos.fr/societe/economie/comment-les-235-boulangeries-ange-ont-conquis-la-france-1933549

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