Franchise | le 22 juin 2023

5 facteurs clés pour entreprendre en franchise

Interview de Nicolas Legendre, fondateur de La Compagnie des Toits, un réseau de franchise orienté BtoB, qui gère le cycle de vie des toits professionnels.

Retour sur son parcours, son expérience et les 5 facteurs clés pour réussir au sein de ce mode d’entrepreneuriat particulier qu’est la franchise.

Nicolas Legendre, vous êtes le fondateur du réseau La Compagnie des Toits. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours ?

« Il y a autant de voies d’entrepreneuriat que d’entrepreneurs, il n’y a pas de chemin type »

J’ai 36 ans, je suis marié et j’ai 4 enfants. Je suis issu d’une famille de fonctionnaires, de notaires et de banquiers, rien ne me prédestinait à la voie entrepreneuriale. Pourtant, j’en ai eu la conviction, dès mon plus jeune âge. J’avais même le sentiment, alors, que je serais entrepreneur avant 30 ans. J’ai fait une école de commerce et j’ai passé 3 ans dans la distribution, chez Leroy Merlin, ce qui m’a donné quelques convictions :

  • Travailler dans l’univers technique par affinité personnelle
  • Opérer dans l’univers du BtoB, car je suis attaché à la relation avec les fournisseurs.

Je me suis donc lancé, à 27 ans, dans l’univers du bâtiment et du toit, par opportunité d’abord, et consécutivement à diverses rencontres opportunes…

Comment être persuadé que l’on est prêt à entreprendre ?

Il n’y a pas de check-list absolue et rigoureuse qui permet d’être convaincu du bienfondé de son chemin entrepreneurial. Aujourd’hui, je suis en relation avec une quarantaine de porteurs de projets, qui s’intéressent à La Compagnie des Toits et chacun a un parcours très différent. Certains profils sont au début de leur réflexion quand d’autres sont déjà très affûtés.

Être chef d’entreprise, ne s’improvise pas et ce n’est pas le fruit du hasard. On ne se réveille pas un matin en se disant, « j’y vais ou non ? » C’est la résultante d’un ensemble de détails, à l’image d’une montagne que l’on gravit par échelons. En bas, si l’on appréhende sa hauteur, on risque de se décourager assez vite. Il vaut mieux la considérer comme la somme de pas successifs, et ainsi, se concentrer uniquement sur le pas suivant, pour progresser sereinement.

Dans le monde entrepreneurial, faire un petit pas, peut se traduire par différentes opportunités : la rencontre avec d’autres chefs d’entreprise, pour un échange pratique sur leur quotidien, une discussion avec des clients, et même l’avis pertinent de son entourage pour un éventuel projet, etc.

« C’est un processus au long cours »

Quelles sont les différentes voies possibles d’entrepreneuriat ?

Le chemin est relativement balisé, puisqu’il y a 2 voies et 2 modalités, autrement dit, 4 possibilités. Les 2 voies sont : créer ou reprendre une entreprise (un choix délicat, notamment tributaire de son caractère et de ses possibilités financières). Les 2 modalités sont : se lancer seul ou rejoindre un réseau.

« Il y a 2 voies et 2 modalités, ce qui fait 4 possibilités »

Que doit-on regarder quand on veut entreprendre en franchise ?

Quand on veut entreprendre en franchise, il faut bien analyser ladite franchise. Pour moi, il y a 2 critères fondamentaux à examiner :

Le savoir-faire lié au concept : Est-ce que le concept que vous rencontrez ou le type de concept que vous recherchez, dispose d’un vrai potentiel ? Est-ce que le franchiseur maîtrise son marché, ainsi que les techniques de vente, de production et de gestion ?

Le savoir-faire franchiseur : il doit impérativement maîtriser son métier et l’offre de services qu’il propose à ses clients, et savoir, tout autant, gérer un réseau (l’animer, le développer, le faire grandir, faire émerger l’innovation, la diffuser dans le réseau, etc.)

En France, on a souvent tendance à s’appuyer davantage sur le premier impératif, alors que le second est tout aussi important…

« Une franchise doit maîtriser 2 savoir-faire »

Quels sont les facteurs clés pour entreprendre en franchise ?

Personnellement, j’applique la méthode de l’entonnoir, en 5 étapes :  

  • 1er étape : être prêt à entreprendre 

Comme je l’ai suggéré précédemment, cette étape consiste à rencontrer des franchiseurs, afin de bien assimiler ce type d’entrepreneuriat et ainsi déterminer s’il vous correspond.

  • 2e étape : choisir son marché

À ce stade, il vous faut étudier le marché sur lequel est positionnée la franchise : a-t-il du potentiel ? Est-ce un marché auquel vous croyez ? Avez-vous une certaine appétence pour le secteur ?… Entreprendre réclame du temps, il ne s’agit pas d’adopter une posture d’investisseur, il faut apprécier l’univers pour s’y épanouir.

  • 3e étape : choisir la marque

Ensuite, il faut étudier la franchise elle-même : est-ce que le métier, dans le secteur choisi, vous plaît réellement ? Est-ce que votre quotidien sera plutôt commercial, technique, opérationnel ou de gestion ? Chaque franchise a son propre mode de fonctionnement… Par exemple, à La Compagnie des Toits, c’est un projet de chef d’entreprise, un métier à multiples visages, mais pour les franchises de courtage, l’approche sera davantage commerciale.

  • 4e étape : choisir les hommes

Cela étant, il faut creuser davantage le terrain, pour déterminer si le contact passe bien avec les personnes qui appartiennent à la franchise. Il faut aller les rencontrer, pour échanger et savoir si vous désirez les côtoyer régulièrement… Pour rappel, un contrat de franchise vous engage pour 3, 5, 7 ans, voire davantage. Dès lors, le contact humain est primordial.

  • 5e étape : appliquer les recettes

Entreprendre dans une franchise, c’est accepter d’appliquer la méthode déjà en place, celle des franchiseurs : il ne faut pas avoir envie de tout réinventer. Il est essentiel de se demander, si vous êtes indépendant ou interdépendant ? C’est une étape fondamentale, pour entériner définitivement le choix de ce mode entrepreneurial.

« Je conseille la méthode de l’entonnoir, pour savoir si vous voulez entreprendre en franchise ! »

Quelle est votre vision personnelle de la franchise ?

Ma vision de la franchise repose sur le modèle du franchising étatsunien, importé en France, par le Français Charles Géraud Seroude. Aujourd’hui, je travaille régulièrement avec l’un de ses « disciples » qui a écrit le livre « Franchisé gagnant », une lecture particulièrement recommandée pour un candidat à la franchise.

Pour moi, la franchise est un partenariat pour le profit, une relation tripartite avec deux entités identifiées : d’une part, le franchisé et le franchiseur, d’autre part le réseau. Au-delà de la zone d’exclusivité offerte par le franchiseur, pour accéder à la rentabilité du modèle, ce dernier doit aussi faire la preuve, en permanence, qu’appartenir à son réseau est plus rentable pour le franchisé que s’il faisait seul, la même activité.

« Ce qui est bon pour le franchiseur, doit être bon pour le franchisé ; ce qui est bon pour le franchisé, doit être bon pour le franchiseur et l’ensemble doit être bon pour le réseau »

Comment voyez-vous la relation franchiseur/franchisé ?

L’essentiel est de créer un partenariat efficace pour le profit, de viser collectivement une croissance, à la fois rentable et pérenne du réseau. Pour moi, cette relation doit être cadrée et spontanée. À La Compagnie des Toits, l’animation vis-à-vis du franchisé, la mise en place de commissions de dialogue et de concertation, font partie d’un encadrement performant. On y expose la maîtrise du savoir-faire et on y collecte les remontées des innovations. Les conventions et les réunions régionales, appartiennent aux moments spontanés, qui donnent un supplément d’âme au réseau.

« La relation est à la fois cadrée et spontanée, deux dimensions indispensables ! »

Quel profil faut-il pour ouvrir une franchise ?

La réponse est directement liée aux questions : « Comment savoir si je suis fait pour être entrepreneur ? » et « Comment être sûr que cette franchise est faite pour moi ? ». Avant toute chose, il y a une part philosophique à considérer : tout le monde n’est pas fait pour entreprendre en franchise. Êtes-vous plutôt indépendant ou préférez-vous entreprendre dans un système d’interdépendance ?

Puis, il y a une dimension rationnelle : le franchiseur fait-il continuellement la démonstration qu’il est préférable d’entreprendre, via son système de franchise, que seul dans son coin ? Par exemple, obtient-il des tarifs préférentiels, délivre-t-il des services mutualisés, offre-t-il une vraie communication, etc.

« Il y a une part philosophique et une part rationnelle à considérer »

Ouverte en franchise en 2020, La Compagnie des Toits compte aujourd’hui 13 agences franchisées et 2 agences intégrées. Pour découvrir comment l’aventure s’est construite et comment elle se matérialise pour les franchisés, prenez quelques minutes pour écouter le webinaire « 5 facteurs clés pour entreprendre en franchise », les ingrédients de la recette LCDT sont livrés, dans les 15 dernières minutes, par son fondateur Nicolas Legendre !

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